2005

Trois-Îlets – Diamant – 7ème étape

Rosette, grand vainqueur du Tour 2005

Rosette remet ça cette année ! Déjà vainqueur en 2004, cette yole ajoute une victoire du tour à son palmarès. 
Une très belle course. Encore bravo à l’équipage.

Infos de l’étape

Une admiratrice académique 
Joelle Le Morzallec, recteure de l’académie de la Martinique n’a pas manqué une journée du Tour. Arrivée l’an dernier et happée par cette manifestation un peu particulière, elle n’a rien manqué cette année. N’est-elle pas Bretonne? Un passion de la mer qui se conjugue parfaitement avec vacances… 
Une histoire de grande voile 
Vais-je mettre une grande voile? Non, tu devrais assurer et mettre une soixante pour ne pas te laisser dépasser. Fais comme moi! 
Non, je vais mettre ma 77M et on verra. Ça passe ou ça casse. Ou ka manti, ou pa ni 77! Ou ké wé! C’était un dialogue entre deux émiments coursiers de Rosette/France-Télécom et Joseph-Cottrell/Leader Price. 

Croisement périlleux en haute mer 
Lorsque deux yoles se croisent de trop près, cela jette quelques hommes à l’eau. Hier devant l’Anse-Mitan, le vent faible n’a pas aidé Samex et Tania Chaussures. Proches l’une de l’autre, les deux yoles robertines n’ont pu se dégager suffisamment lorsque le vent se leva. Conséquence, Tania coule, Samex fait un petit rond dans l’eau pour récupérer deux de ses coursiers propulsés par dessus bord par l’abordage. 

Les grands supporteurs 
Tous les jours, les personnalités politiques sont venus visités les yoles rondes. Les neutres étaient invités par le président de la société des yoles rondes. Le président du Conseil régional, Alfred Marie-Jeanne, sur une belle yole blanche, avait ses invités. Le Conseil général avait également sa yole et ses invités. Le maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, soutenait sa yole. Il est venu samedi revêtu de son tricot de coursier. Elle a eu une avarie. Hier, elle termine quinzième. C’est mieux. 


Extrait du journal France Antilles du 8 Août 2005

Point de vue

Une belle histoire de stratégie 
La huitième victoire de Georges-Henri Lagier aurait pu être banale, si l’adversaire n’avait poussé le champion dans ses retranchemems. 
Entre Félix Mérine et « GHL », c’est une histoire de stratégie en mer qui se décline d’année en année, avec des intermèdes animés par Joseph Mas. Mais cette année, les deux hommes ont été rapidement été seuls entre eux, tant le patron de Ho-Hio-Hen/Mirsa a été hors de course. De fait, le Tour s’est joué sur une étape, celle de Trinité où Géant/Orange prenait le maillot rouge pour… trois secondes. Le plus petit écart vu sur le Tour. 
Mais avec une aussi faible avance, Félix Mérine savait que la partie s’avérerait difficile, tant les étapes à suivre ne lui seraient pas facilement acquises. Et c’est en empannant sa voile à Grand-Rivière que Georges-Henri Lagier a montré comment la stratégie finement dessinée permet de mieux gagner ses objectifs. En voyant comment le vent allait forcir, il décide de charger les poids lourds de son équipage dans la yole. Félix Mérine fait de même. Mais la différence entre les deux équipages est que l’un possède un échantillonnage de poids que l’autre n’a peut-être pas. 
De fait, Rosette/France Télécom double deux de ses bwas, en y mettant deux hommes ; ce qui permet d’avoir une répartition de la charge plus équilibrée et ainsi une yole mieux assise sur l’eau. Dans un vent fort, cela compte. Samedi, cela permet de mieux passer que les autres la bourrasque qui cueille la flottille à Fort-de-France. Une étape qui a défini le profil du vainqueur : celui qui, en plus de tirer de très bon bord, sait utiliser au mieux le physique des coursiers à sa disposition. 

G. Gallion (Extrait du journal France Antilles du 8 Août 2005)

Cottrell au Diamant, à Rosette le Diamant

Comme la veille, la septième étape a consacré Joseph-Cottrell/ Leader Price pour l’étape tandis que Rosette/ France Télécom remporte le Tour. 
Géant/Orange a accusé un nouveau retard sur la ligne, finissant à la troisième position. Pour l’équipage de Rosette c’est le huitième trophée du Tour de la Martinique des yoles rondes. 
C’est le jour de la consécration de Rosette/France Telecom et le jaune fluo est de mise pour nombre de supporteurs. Dans la petite anse des Trois-Ilets, pourtant, les supporteurs de Joseph-Cottrell/Leader Price font plus de bruit que les autres, comme si ce jour de la dernière étape du Tour de la Martinique des yoles rondes pourrait changer quelque chose. 

Un espoir qui n’est pas vain, puisque les hommes à l’hippocampe ne cachent pas leur objectif : gagner une quatrième étape. Ce qui les rapprocherait du record de victoire dans le tour, toujours détenu par Georges-Henri Lagier sur Rosette avec cinq victoires. C’ était en 1998 et la yole était accusée de tous les maux. 
Hier, les choses sont très différentes, sauf que la victoire annoncée de Rosette/ France Télécom, patronnée par le même homme ne souffre guère de contestation. Pas de Géant/Orange. Encore moins des autres. Mais l’esprit sportif dominant, chacun entend défendre son rang, sinon gagner une place. C’est un autre objectif de Marc Lagier et l’équipage de Chabin’An. Pour se faire on met le maximum de voile. 75 m2.

Le trio prend les commandes 
Un pari énorme qui peut donner un résultat, si le vent décide de ne pas se mêler trop de la partie comme la veille dans la baie de Fort-de-France. Et le pari prend forme dès le départ. Une demi-heure après avoir quitté la plage de l’Anse-à-l’Ane, les yoles sont déjà au niveau de Grand Anse, mais une prerniere avarie a déplorer pour Tania Chaussures qui se fait surprendre par un dépassement de sa voile. Devant Joseph-Cottrell/Leader Price devance Rosette/France Télécom 
de près d’une minute et Géant/ Orange. 

Le trio est en place, comme pour mieux défendre son classement général. Derrière, Brasserie Lorraine tient bien le quatrième rang, ne laissant guère d’opportunité à GFA/Bouygues Télécom Caraïbes ni aux autres ne la dépasser. Seule surprise de ce passage de la pointe de Grand-Anse, c’est la treizième place de Ho-Hio-Hen/Mirsa qui semble résigner, comme l’acceptation de son sort dans ce Tour. Les choses ne changent pas jusqu’à ce que la flottille atteigne la Passe-des-Fours et entame la régate qui déterminera l’issue de l’étape. 
Dès cet instant, les écarts n’ont que peu d’importance, puisqu’un virement approprié modifie l’ordre des yoles. Ce qui arrivera à la première bouée à l’Anse-Cafard. 
Si le duo Cottrell/Rosette continue à mener le train, Joseph Mas et sa yole Ho-Hio-Hen dépassent cette bouée en sixième position. 

Le duel des cousins Lagier 
Une belle remontée qui s’impose pour un équipage qui entend sortir des profondeurs du classement. Mais d’autres équipages se battent également pour le classement final. 
Générale de Menuiserie/Groupe Antilles Protection qui comptait revenir sur Brasserie Lorraine ne pourra résister à la détermination des Marinois, puisque traînant dans le peloton, sans espoir de remonter au vent et ainsi mieux se positionner pour le final du Diamant. Devant, les cousins Lagier se livrent un vrai duel, et régalent les spectateurs en virant bord après bord. 
Et dans cet exercice, l’aîné, Georges-Henri, prendra le dessus sur son cadet Marc,puisqu’arrivant à lui ravir la tête de la course en attaquant la troisième bouée mouillée au large de Novotel. Un bord judicieux qui sera annulé par la descente en vent arrière, puisqu’avec 75 m2 de voile, Marc Lagier peut prendre le vent de Georges-Henri et le dépasser pour virer la quatrième bouée, soit celle de l’Anse-Cafard, visité ainsi une seconde fois. Et Géant/Orange dans cette histoire? 

Félix Mérine regarde cela de loin, plus préoccupé par les vagues créées par la flottille des bateaux suiveurs, peu soucieux des remous qu’ils provoquent au-devant de la yole. Il sait que plus rien ne pourra changer le cours des choses. Son adversaire et ami Georges-Henri Lagier gagnera le Tour. Plus rien ne pourra l’en empêcher. Pas même une avarie. Nous sommes trop proches de la ligne d’arrivée. et la tentation de lever la pagaie n’est pas opportune dans ce cadre, avec un équipage de Joseph-Cottrell/Leader Price qui pousse au combat et une mer trop mouvementée, Il faut donner un dernier coup de pagaie pour bien finir, en tout honneur et toute voile déployée dans cette baie extraordinairement visitée par des milliers de spectateurs. Les fans sont déjà dans l’eau et crient leur joie. Joseph-Cottrell/Leader Price franchit la ligne le premier. mais Rosette/France Télécom est accueillie par une foule tout en jaune fluo, une minute plus tard. Cette fois : plus de doute. Le maillot rouge de vainqueur est définitivement acquis. Georges-Henri Lagier gagne son huitième Tour de la Martinique comme patron. 

G.G. (Extrait du journal France Antilles du 8 Août 2005)

Partagez