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Que faire des algues sargasses ?

Les côtes de la Martinique sont menacées par une quantité sans précédent d’algues sargasses. Bien que leur présence ne soit pas nouvelle, leur gestion devient de plus en plus critique en raison de la quantité croissante. Bien que des efforts soient déployés pour collecter ces algues, leur traitement et leur valorisation restent un problème majeur.

Les scientifiques étudient diverses options de valorisation, telles que les biomatériaux, l’énergie et la transformation en charbon actif. Pour l’instant, la seule valorisation en cours est le co-compostage. Cependant, la forte teneur en sel et en arsenic empêche la production d’un compost 100% sargasse, et sa composition chimique rend également difficile sa transformation en méthane.

Un surintendant des parcs de Fort Lauderdale, a déclaré que la ville utilise le compostage pour valoriser les algues, mais les scientifiques craignent que l’eau souterraine ne soit contaminée par les toxines telles que l’arsenic présentes dans les algues.

La recherche sur la valorisation des algues sargasses s’accélère en raison de la quantité croissante chaque année depuis cinq ans. Le projet CORSAIR, créé par Claire Hellio, professeure à l’Université de Bretagne, et Paule Salvin, maître de conférences à l’Université des Antilles, vise à mesurer les impacts des échouages de sargasses sur les côtes et à identifier différentes voies de valorisation de cette biomasse.

Leurs recherches ont révélé que les algues sargasses produisent naturellement des molécules bioactives ayant des propriétés anti-colonisatrices qui leur permettent de se protéger contre leur environnement. L’enjeu pour la valorisation des sargasses est donc d’extraire ces molécules bioactives avant leur dégradation et leur émission de soufre. Ces molécules pourraient ensuite être utilisées pour rendre des surfaces résistantes à toute colonisation, ce qui bénéficierait à l’industrie marine et côtière.

De nombreuses recherches explorent des voies de valorisation des sargasses, telles que la fabrication de produits pharmaceutiques, de farine alimentaire, de biogaz et de produits agricoles. Toutefois, la forte présence d’arsenic dans les algues pose un défi majeur pour tous ces projets scientifiques, et les résultats ne sont pour l’instant que peu concluants.

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