2005

Trinité – Saint-Pierre – 4ème étape

Abonnée aux avaries

C’est vraiment la loi des séries qui s’acharne sur GFA/Bouygues Telecom Caraibes la yole patronnée par Raphaël Kimper. Après avoir coulé mardi dans le canal de Sainte-Lucie, un second dessalage les cueillera le surlendemain près de la Caravelle. Hier, c’est la vergue qui cède alors que la course n’est pas à la moitié du parcours. Avec une assurance comme l’est leur principal sponsor, c’est une garantie tous risques que les Vauclinois ont dû contracter pour vivre cette série sans se décourager.

Petite voile pour Ho-Hio-Hen 
Joseph Mas a pris le départ hier matin, mais sans chercher à gagner l’étape qu’il connaît le mieux pour y avoir souvent marqué des points décisifs. L’an dernier, il mit en danger le leadership de Rosette/France Télécom. Mais après la sévère déconvenue de la veille, c’est avec une voile de moins de 50 m2 qu’il prit le départ à Trinité. Une surface apparemment suffisante pour finir cinquième de la journée et recevoir les encouragements de tous ses collègues et amis de la Société des yoles rondes. Son aide patron Acko, bandage sur le mollet, regardait ses camarades se battre, mais sur une yole suiveuse. 

Mauvais abonnement 
Si un équipage peut dire qu’il redoute l’étape partant de trinité, celui de Joseph-Cottrell/Leader Price le dit avec d’autant de plus de force et de foi, qu’il n’échappe que rarement à une avarie sur ce parcours. Hier, c’est un nouveau dessalage qui l’attendait non loin de Grand-Rivière, quasiment au même endroit que l’an dernier, voire les années précédentes. Résultat ; quatorze minutes perdues sur les leaders, alors que jusque-là, Chabin’An faisait jeu égal avec l’Arme Fatale et Koràil 1. 
Est-ce une fatalité? 

Extrait du journal France Antilles du 5 Août 2005

Trinité – Saint Pierre

L’étape terrible par excellence qui recommande un très beau temps pour une assez bonne navigation. L’Atlantique avec ses fortes houles se dresse en effet sur la route des coursiers qui doivent faire d’une vigilance extrême pour ne pas perdre tout le bénéfice de leurs efforts des jours précédents. Les yoleurs pour peu que la mer soit démontée, auront peut-être un grand périple avant d’en arriver là en traversant Sainte-Marie, le Marigot, le Lorrain Basse-Pointe, Grand-Rivière et le Précheur 
Le départ sera donné à 9 heures et l’arrivée est prévue sur la plage du Bourg à Saint Pierre

Duel au sommet !

L’emblématique étape Trinité – Saint-Pierre a livré son verdict. Rosette/France Télécom en remportant l’étape, endosse le maillot rouge de leader, avec un peu plus d’une minute d’avance sur Géant/Orange. Joseph-Cottrell/Leader Price qui a coulé à Grand-Rivière ne pourra guère les gêner pour la conquête finale du 21 ème tour. 
Chaque prétendante à la victoire du Tour de la Martinique des yoles rondes sait que perdre l’étape majeure est fatal à toute prétention. Hier, en s’élançant de la plage des Raisiniers à Trinité, pas une des favorites n’occultait cette éventualité de son esprit. De fait, la surface des voiles était considérablement réduite par rapport à ce qui était donné à voir depuis le début tour. Pas de plus de 63 m2 hier pour passer de l’Atlantique à la mer des Caraibes, d’autant que la montagne Pelée est un acteur majeur de ce parcours avec les rafales de vent qui descendent de ses flancs. Il est également vrai que le ciel n’inspirait pas grande confiance, même si la mer ne paraissait particulièrement agitée. Et comme d’habitude, ce sont les trois premiers du classement qui se sont élancés en tête de flottille, creusant inexorablement l’écart avec les poursuivants.

Joseph-Cottrell/Leader ne passe pas

Le trio menait le bal, sans que l’un ou l’autre ne prenne le moindre avantage sur les autres. Cela pouvait être une valse à trois temps : pour trois yoles. Près de deux heures de course dans cette configuration tandis que les autres suivaient sans pourvoir changer le cours des choses. 
Seule la vergue de GFA/Bouygues Telecom Caraibes qui céda assez tôt rompait avec la monotonie de cette première partie d’étape. 
Mais en réalité, cet, sensation était un leurre, car plus l’extrême nord de l’île se dessinait à l’horizon, plus les déferlantes enflaient. Et comme elles arrivent par tribord, la vigilance est de mise sur toutes les embarcations, tant le piège est justement dans une absence d’attention sur ces éléments. À l’approche de Grand-Rivière, l’annonce du changement de vent se faisait pressante et les hommes devaient augmenter leur vigilance, d’autant que les déferlantes croisaient avec des vagues rapides et courtes. Un vrai champ de mines. Et c’est Joseph-Cottrell/Leader Price qui paya la note en coulant juste à quelques brasses de l’entrée du port de la commune nord de l’île. 
Un dessalage qui ressemble fortement à un abonnement, tant cette yole n’a que rarement passer cette étape sans boire la tasse. De fait. ses prétentions sur le tour sont sérieusement réduites, même si la probabilité de gagner n’est jamais à exclure. Mais avec un retard de 1 minutes sur l’étape et 21 minutes au classement général, la fenêtre: devient d’autant plus étroite que Géant/Orange et Rosette/France Télécom ont nettement fait la démonstration d’une certaine supériorité sur la flottille, par une évidente condition physique et une concentration des coursiers rarement atteinte. C’est cette concentration qui permet à chacun des équipages de déviner les fausses rafales descendantes de la Pelée pour mieux les négocier. C’est également cette concentration qui leur permet de lire le sens du vent sur la mer et ainsi trouver le bon positionnement pour en bénéficier. 

Rosette/France Télécom maîtrise Géant/Orange 
Et à ce moment de la course Rosette/France Télécom a su mieux combiner tous ces ingrédients pour dépasser sa concurrente Géant/Orange et lui ravir le maillot de leader. Pourtant, les équipier: de Félix Mérine avaient pris un ascendant sur ceux mené par Georges¬Henri Lagier avant l’îlet la Perle, puisque Géant/Orange passait devant ce rocher avec quarante secondes d’avances. Un avantage qu’allait être réduit par la négociation de la coulée de vent du Tombeau des Caraïbes, suffisamment forte pour que les équipages se renforcent avec des hommes forts et frais. 
Un moment de flottement pour les deux yoles, le temps de godiller ferme pour attraper la coulée, embarquer les équipiers et c’est Rosette/France Télécom qui prend le commandement pour ne plus l’abandonner. 
Aussi, le passage de la bouée d’entrée par bâbord étant dicté par la direction du vent, les deux yoles ont dû régater dans la baie de Saint¬Pierre, comme dans un vrai pas de deux, puisque la poursuivante, Géant/Orange n’arrivait pas se défaire de la surveillance aiguë de Rosette/France Télécom. 
Après près de quatre heures de course, Georges-Henri Lagier levait ses bras en signe de victoire, sachant que le maillot rouge lui revenait sitôt l’arrivée de la yole de son ami mais adversaire, Félix Mérine. 
L’emprunt de la veille pour trois secondes était arrivé à terme. Jusqu’à quand ? 

G.G (Extrait du journal France Antilles du 5 Août 2005)

Échouages en série chez les plaisanciers

Cinq sauvetages en deux jours, annonce le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), tous constatés en marge du Tour de la Martinique des yoles rondes. C’est beaucoup trop, d’autant que ce nombre important « d’encaillages » aurait pu être évité, précise Eric Mevelec, du CROSS. Ces cinq échouages, provoqués par des cayes entre le Marin et le François, sont le reflet « d’une certaine légèreté dans la conduite des plaisanciers qui se nourrit de vitesse et d’inconscience ». 
Le dernier en date s’est déroulé mardi soir vers 20 h 30. Un couple de plaisanciers s’est échoué sur une caye au François nécessitant l’intervention de l’hélicoptère de la gendarmerie, dont l’heure de vol oscille entre 1000 et 1500 euros, et d’une vedette de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), conduite par des bénévoles. 
Ces moyens aériens et maritimes ont été engagés pour localiser et récupérer les naufragés. Leur embarcation, elle, ne sera pas pris en charge lors du sauvetage. La situation reste préoccupante, admet le CROSS qui appelle les navigateurs à la plus grande prudence. 
Il faut souligner, dans ces affaires où le risque de noyade est permanent, que les moyens mobilisés en soirée pour ces opérations ont un potentiel entamé par leur mission de sécurité déjà assurée en journée au profit du Tour. 
Enfin, si le sauvetage de la vie humaine est gratuit, l’assistance aux biens reste un acte commercial, facturé aux rescapés. Sachant que le déséchouement, le renflouement et le remorquage d’un navire peuvent ajouter considérablement au coût déjà élevé des travaux de remise en état. 

Extrait du journal France Antilles du 5 Août 2005

La cinquième étape: une vraie régate 
Une étape inédite qui sera de la vraie régate. Que de la régate, rien que de la régate. 
Enfin on verra les vrais marins à l’oeuvre. Un vent d’est, voire sud est, qui obligera les yoleurs à montrer leur savoir faire de marins. Ce sera la course de la finesse, de la course des bords à tirer, des calculs à faire pour ne pas rater son cap et ses objectifs. 
On verra aujourd’hui ce que sont les marins martiniquais dans leur plénitude. C’est l’étape du plaisir des yeux, du plaisir de la voile.

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