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Frantz Ferjule, une personnalité emblématique de la yole ronde en Martinique, est décédé.


Le vendredi 11 août, une nouvelle attristante a été annoncée à Robert : Frantz Ferjule, âgé de 88 ans, est décédé chez lui à Pontaléry, après une longue lutte contre la maladie à l’hôpital du Marin.

Frantz Ferjule, pêcheur de marin et père de cinq fils, était reconnu pour son intégrité. Il a laissé sa marque à Robert et dans toute la Martinique grâce à ses compétences en tant que patron de yole ronde et ses rivalités passionnées avec Charles Exilie, Félix Lagier, les frères Malidor, Désiré Lamon et les jeunes de l’époque Athon Mas et Georges-Henri Lagier. Il était réputé pour sa connaissance approfondie de la mer et sa capacité à lire la météo dans les nuages. Ces compétences et sa stratégie ont fait de lui un patron respecté qui a remporté le Tour 1988 sur Valda et le Tour 1991 sur Sisal. De son vivant, il a été honoré par sa ville natale et depuis le 11 juillet 2009, une rue de Robert porte son nom.

Cinq jours avant sa mort, il a probablement eu le plaisir de voir l’un de ses “étudiants”, Félix Mérine, remporter son 11ème Tour de la Martinique. Quelques heures après son décès, la Fédération des Yoles rondes de la Martinique rendait hommage aux seize équipages participant à la 37ème édition du Tour. Il a sans doute apprécié l’hommage unanime rendu en son honneur vendredi soir.

“C’était vraiment lui le mapipi”

Lors de cette cérémonie, Félix Mérine a témoigné : “Je suis très triste car un grand homme nous a quittés. Frantz Ferjule était mon idole. Lorsqu’il m’a invité à monter sur sa yole, j’étais surpris et extrêmement heureux car beaucoup de coureurs voulaient naviguer avec lui. J’ai beaucoup appris de lui, comme lire les nuages. C’était un technicien expérimenté qui frôlait les bouées. J’ai passé deux ans avec lui et j’ai fait le Tour 1986 sur sa yole. Quand il s’est retiré, je suis resté à ses côtés. C’était toujours un bonheur de lui rendre visite. Il va terriblement nous manquer”. Georges Brival, ancien président de la Société des Yoles et Gommiers et fondateur du Tour de la Martinique des Yoles rondes, était particulièrement attristé par cette nouvelle. “Je suis sans voix. Comment puis-je voir dans un cercueil un homme que j’ai connu comme un pilier de force ? Je ne l’avais pas vu depuis un moment, depuis son hospitalisation. La yole ronde m’a donné un frère, Frantz Ferjule et deux fils, Félix Mérine et Philippe Ferjule. Je ne peux pas exprimer ce que je ressens après la mort de Frantz. Je n’ai jamais entendu Frantz dire du mal de quelqu’un. C’était un homme unique, je ne trouve pas les mots. Même si je suis retiré du monde de la yole ronde, je suggère d’organiser un Grand Prix Frantz-Ferjule chaque année en sa mémoire”.

Mon père était un homme travailleur, très fort, très résistant (…). Il était aussi apprécié pour sa simplicité.

Philippe Ferjule (un des fils du défunt)

En hommage à ce marin pêcheur et ancien patron, une rue du centre-ville a été nommée Rue Frantz Ferjule le 11 juillet 2009, sur décision du maire Alfred Monthieux et de son conseil municipal. La famille a grandement apprécié cette reconnaissance du vivant de leur patriarche.

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